Vous pouvez pas imaginer comme je suis contente, madame Lulu : c'était bien la tête du roi Henri qu'ils ont retrouvée ... oui, Henri, vous savez bien, ... le mari de Medhi VI ! C'est encore madame Ben Foutuh qui parle ... et que voulez-vous que je lui réponde ?
Ainsi vont, hélas, notre histoire et notre culture. Depuis que l'Afrique remonte vers le nord et que l'école n'est plus qu'approximative. D'ailleurs, c'est encore elle, madame Ben Foutuh, à qui je faisais découvrir Mozart (pas n'importe quoi : ''L'enlèvement au Sérail'' of course, pour lui faciliter la transition avec ses connaissances plutôt tournées vers la polygamie et vers le raï), c'est encore elle, donc, qui me soutenait que ce petit bijou de Wolfgang était une femme ... oui, une femme, sous prétexte que les italiens ne disent jamais ''Mozart, il a ... '', mais mozzarella !
Allez leur faire entendre après ça, à ces gens, que chez la femme, le sein est un organe facultatif, et la contraception une précaution obligatoire.
Je me tue à leur faire du monitorat, mais il faut tout leur apprendre. Ce n'est pas de leur faute : ils nous arrivent comme ça. Et j'ai tort, sans doute, de commencer par Mozart.
Il faut bien reconnaître, quand-même, que le Ministère de la Culture ne m'aide pas : les expos Kandinsky et le cinéma de Lars Von Trier, faut être au moins Isabelle Huppert pour comprendre. Et madame Ben Foutuh, même mal foutue, ça reste que madame Ben Foutuh.
Moi, je lui dis toujours à Frédo, te faut leur trouver un moyen terme. Frédo, vous savez, le neveu de l'autre Mozart ... celui qui nous a joué du pipeau pendant quatorze ans. Donc, je lui dis : un moyen terme. Quelque-chose où qu'on les ferait avancer doucement dans la découverte de notre culture et de notre art. Une rétrospective des photos à poil de Gilberte Sarko, par exemple. Après ça, déjà, y aurait pas besoin d'expliquer que la burka n'est pas nécessaire pour conduire son auto, du moment que l'autre elle mène l'Élysée avec juste un triangle d'astrakan coincé entre les pattes.
Et après ça, mais seulement après ça, tu les amènes voir Courbet. Progressivement qu'il faut procéder, Frédo. Et là, après Gilberte et ''L'origine du Monde'' pour la route, ils sont mûrs pour s'attaquer à Sartre. ''L'univers tourne autour d'une paire de fesses'' qu'il a écrit le vieux bigleux qui devait en voir quatre. De là tu leur flanques Albert Cossery sous les yeux : ''Le progrès social commence par l'indépendance des fesses'' et je te fous mon billet qu'ils comprendront de suite comment on fonctionne. Qu'en plus il faut veiller à ne pas trop les laisser s'imprégner de culture anglo-saxonne. Ça commence déjà malheureusement chez les Ben Foutuh, je l'ai remarqué depuis qu'elle m'a dit, l'autre-jour : venez bruncher à la maison, j'ai préparé un magret-beans pour le dîner !
P.S : je suis certaine qu'en lisant le titre de ce petit billet journalier, vous avez imaginé que j'allais vous donner des nouvelles de la santé de Bayrou ! Alors, soyez rassurés, c'est aujourd'hui que je vais le visiter et je vous dirai, demain, comment j'ai trouvé la dépouille.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire