Tiens, j'allais vous en parler justement, de la sécurité dans les aéroports, ma dit madame Rayon, ma voisine, qui est née sous X, et qui en connait un sacré rayon, précisément, sur comment passer les contrôles sans être jamais inquiétée. Madame Rayon voyage beaucoup pour ses affaires. Elle est syndiquée à la CGT, et je vous dis pas le nombre de fois qu'elle fait Montpellier-Paris et retour pour aller manifester.
Moi, qu'elle prétend, je mets toujours une tranche de jambon sur le dessus de mes affaires, dans la valise. Car je ne sais pas si vous l'avez remarqué, toutes ces compagnies de sécurité n'emploient que des musulmans. Et j'ai pas besoin de vous faire un dessin, madame Lulu, à peine qu'ils ont soulevé le couvercle, que je suis déjà dans l'avion à vérifier que tout le personnel de bord nous a bien payé sa cotisation de l'année. Sinon, je pourrais jamais passer la trompette que je souffle pendant les défilés, ni la faucille et le marteau que Georges Marchais avait offerts à mon père.
Il faut que je vous dise, quand-même, que cette année, j'économiserai un voyage, vu que je ne vais pas aux voeux de l'Élysée. Bernard a décidé qu'on boudait. D'habitude j'y sers de cavalière. Au cas où on danserait. Il est très contrarié, vous savez, monsieur Thibault. Rapport à l'année dernière. Parce-que, entre-nous, madame Lulu, ça a rien à voir avec l'histoire des retraites qu'on y fasse la gueule au Sarkozy. De ce côté là, monsieur Woerth, soyez tranquille, il nous avait bien huilé le fion. Mais c'est rapport que quand il s'est présenté à la porte du salon, Bernard, l'année dernière, l'aboyeur a annoncé : madame Greta Garbo de la CGT !
Remarquez, madame Lulu, c'est pas faute d'y avoir dit et répété, à mon boss, qu'il devrait changer soit de coiffeur, soit de coiffure. Pas vrai qu'il lui ressemble à madame Garbo, dîtes, madame Lulu ? Ou alors, faudrait qu'il change le godet de la pelleteuse : vous y avez vu la bouche, non ?
En plus qu'il s'impatiente toujours à ce genre de sauterie, monsieur Thibault. Quand on tarde à ouvrir le buffet, et qu'il sait pas se taire. Au lieu d'y réclamer sans arrêt, au président : dîtes, et alors, c'est quand qu'on casse la Kroutchev ?
Et moi qui étais venue pour traiter, avec madame Rayon, du sens des unités linguistiques et de leurs combinaisons (car j'ai une mission pédagogique de proximité à remplir), voilà que je me suis laissée déborder une fois de plus par l'actualité !
En fait, ce matin, nous devions nous pencher sur l'origine des substantifs ''monarchie'' et ''pontificat''. Vu que sans être véritablement fouille-merde, comme vous allez vous en rendre compte, j'ai entrepris quelques recherches depuis un bout de temps déjà. Et je suis en mesure de confirmer aujourd'hui même ce que je craignais il y a quelques mois : monarchie est une altération de ''la monarque est aux toilettes'' et pontificat de ''le pontife fait caca''. Ceci, expliquant celà : l'air constipé de la reine d'Angleterre, et la position du Vatican sur le bon vieux condom de papa.
Le prochain coup, je vous mettrai un coup de projecteur sur ''république''. Vous ne voudriez pas ?
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