samedi 15 janvier 2011

CAROULINE DE BAMAKO

Madame Descartes-Michelin, avec qui je prends des cours de snow-board sur gazon, descendrait de l'auteur du Discours sur la Méthode, par les Cogiteaux-Ergosoum, et du Bibemdum par les Kleber-Colombes. C'est ce qu'elle raconte. Mais je la laisse dire, vu qu'il y a toujours eu du monde qui a voulu s'inventer des quartiers de noblesse. Exceptés ceux qui ont pas pu faire mieux que se créer des quartiers sensibles et des cités de merde.
Remarquez que, des fois, c'est l'inverse qui se produit : y a des nobles qui sont nobles et qui deviennent peu à peu que rien du tout, genre la fille qui se met avec le dompteur du cirque Zavatta ou qui se marie à un marchand de bouillabaisse. Elle avait pas peur des arêtes ni de l'ail, celle-ci, entre nous soit dit ! Ou genre le fils qui prend une collègue de Manaudou après que le père il a pris une intermittente du spectacle. Sans compter le papé qui avait embarqué une lingère pied-noirde de Constantine qui avait commencé dans la vie en posant nue pour le Play-Boy de l'époque. L'Almaniaque Vermot qu'on appelait. Vu qui n'y avait que des voyeurs compulsifs qui l'achetaient. Enfin, tout ça mis bout à bout, façon de parler, ça finit que tu es plus rien de rien, mais que tu gardes tes grands airs.
Des fois, comme ça, je me dis que je suis Carouline de Bamako, comme ça, au hasard. Et qu'est-ce-que je ferais, si que j'étais Carouline de Bamako ? Je vous le demande.
D'abord, je me lèverais pas avant dix-onze heures. Je ferais pipi. Par moi-même, mais je ferais pas mon café, vu que j'aurais un distributeur dans ma chambre. À côté de celui des capotes. Et je passerais les troupes en revue. Mes Komakos. Vu que s'ils l'auraient pas komako, personne pourrait pas en faire partie. De là, je me ferais mener chez ma couturière, madame Carla Gerfeld, choisir ma tenue pour poser les photos, genre la couverture des Inrockpétasses ou de Modes et Travelos. Je serais une star, quoi, pas une de ces fiancées de footballeurs qui monokinisent la une de Paris-Match.
De la voiture, conduite par mon chauffeur particulier, oui, parfaitement, j'aurais une voiture, et c'est mon masseur camerounais qui la conduirait. De ma voiture, donc, quand il aurait fini de se reboutonner, ce bougre de Yannick, j'appellerais la planète : genre Nelson Mandela, lady Gaga et Benoît XVI. Vous voyez de qui je veux parler, non ? Sinon je vous explique.
Vu que si que j'étais Carouline de Bamako, nous serions évidemment en décalage, vous et moi. Je fréquenterais que la crème (tiens, il faudrait d'ailleurs, à ce propos, que je demanderais son numéro de portable à Liliane Bettencourt) et vous resteriez en tête à tête avec la France d'embalaba, comme l'ont dit Raffarin et Maxime Le Forestier. Que ça parait pas posssible qu'ils ont dû se mettre à deux, pour trouver un titre si con.
Puis, histoire d'alléger la charge des responsabilités héréditaires qui vont forcément peser sur mes épaules, je reviendrais à ma chambre. Laver mes petites culottes. Vu qu'en plus, personne doit pas pouvoir dire qu'il a touché la petite culotte de la princesse de Bamako. Ce serait écrit dans la Constitution.
Et deux ou trois komakos plus tard, j'irais au casino et puis au bal. J'adorerais baiser et danser. Avoir un chauffeur-masseur camerounais, des komakos et un mètre de balai rien que pour moi.
Et là, je me dirais que je serais la plus heureuse des femmes ! Je rentrerais au Palais. Je ferais caca. Et j'irais me coucher.
Vous attendiez autre chose, peut-être ... ? Alors, dans un mois, dans un an, qui sait, je vous dirai. Ce délai, sâchez que c'est pas moi. C'est la loi qui l'impose. C'est l'attente à la vie privée !

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