samedi 22 janvier 2011

MONACKINGHAM

Je suis vidée. J'ai passé la nuit à m'interroger sur comment je pourrais assister aux deux mariages, sans avoir à faire les frais de deux robes. C'est pas tant que j'aurais sué en dansant : tu as des pressings qui sont là exprès. Mais c'est rapport aux photographes. Je voudrais pas faire deux fois la couverture de Madame-Figaro, habillée pareil.
Chez Gap, aux soldes, la vendeuse me dit que je pourrais rien que changer les accessoires et que ça te me transformerait la tenue, et chez Zara, aux super-soldes, cette fois, que j'aurais qu'à retourner la robe sens dessus dessous et que personne y verra que du feu rapport à la finition qui est aussi dégueulasse d'un côté comme de l'autre, sauf que la couleur varie selon qu'ils ont réussi ou non le bain de teinture.
Vous comprenez, quand-même, que je me fasse du soucis, étant donné que je peux pas me présenter ni à Buckingham-Palace, ni à Monaco, avec la dentelle rose fluo tirant sur le vert que je portais à la bar-mitzvah du petit dernier, chez les Netanyahou, qui ont des goûts plus orientaux que les familles régnantes occidentales.
C'est ça, voyez-vous, l'inconvénient d'être relationnée avec trop de célébrités, sans compter que maintenant qu'il leur a ouvert la voie, Alberto, je vais devoir me taper dans la foulée la noce de Delanoë, de Mitterrand et de Ruquier.
Bon, je crois que je vais téléphoner à mon conseiller en image, monsieur De Mouans-Sardou, Étienne, pour ceux qui le connaîtraient, qui a toujours des idées d'Eugénie, sa mère, qui fut directrice de la création chez Conforama. Parce qu'une robe, pour un mariage princier qui est toujours une cérémonie épuisante, doit allier le confort à l'élégance.
Question William, c'est Camilla, sa belle-mère, qui m'a appelé. Nous avons fait vétérinaires ensemble. Pour les chevaux. C'est elle qu'on examinait pour les soins sur les carnes. Quand elle me téléphone, Rossinante, rien que de décrocher le combiné, j'ai le pif qui se ferme, censément. Rapport qu'elle a toujours été un peu fermentée sous les bras. Le numéro s'afficherait pas en caractères anglais que je saurais quand-même que c'est elle. C'est tellement fort que le signal passe par le satellite !
Oh ! darling qu'elle m'a duché, vu son rang. Nous marions notre baby, Charly and ail ! Tu parles, comme si j'avais pas remarqué qu'elle en avait mangé la veille, de l'ail. Ça couvrait même son odeur de cystite de lapine pour une fois. Et nous vous invitons à venir partager le wedding royal-poridge avec Sa Majesté mère-grand, et toute la tripo-thé Windsor. Of course. Mais n'oubliez pas, Lulu, que rapport à la mémoire de la maman de Willy, vous devrez m'appeler que Nouailles en sa présence. Nouailles, compris ?
Nouailles ? j'y ai questionné. What the matter is it is, dear Camilla ? You savez-bien que je speack rosbif just qu'une little bit. Pas comme votre gonze que vous m'aviez dit qu'il l'avait bonne. You devez me giver un minimum d'explication, n'est-il pas ! Some clarification !
C'est rapport aux cornes, qu'elle m'a répondu, vu que par respect pour poor Diana, à qui j'en ai mis une sacrée paire, son père a pas encore osé y dire, à baby, que mère-grand m'avait faite duchess of Corne ... ouailles.
Ben, dîtes-donc, si j'avais imaginé que l'humour anglais puisse aller jusque-là ...
Ah ! j'allais oublier, Lulu, sir Elton sera là et il va nous chanter ''Candle in the fiole'', parce que vous imaginez comment la journée va se terminer pour les tourtereaux.
Et pour les Monaco, qu'elle m'a demandé la Nouailles sans cornes, comment tu as fait pour être invitée ? Ça a été plus simple, j'y ai répondu. Pas de téléphone, pas de fax. J'ai eu qu'à découper le bon de participation dans ''Têtu''.

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