Le président était au Maroc, son vizir en Égypte ! Dîtes donc, madame Lulu, on le leur rend bien, quand-même, aux arabes, de nous envahir comme ils le font, me faisait observer madame W.L Carlson. Wilhelmine-Léonora Carlson, née Havas, la directrice de mon agence de voyage.
Et si vous étiez venue plus tôt, j'avais Brégançon de libre pour le w.end de Noël. Ils l'ont mis à la location, vu que personne n'y va plus jamais. Trop loin. Tandis que Marrakech ou Assouan, vous y êtes d'un coup d'aile.
Remarquez, y a pas de mal à s'éloigner un peu du quotidien et à apprendre la géographie. Vu que des aller-retours à Berlin ou à New-York, ça vous amène pas grand-chose, sans compter que vous rencontrez toujours les mêmes personnes : la Merkel avec son tailleur pantalon intégré et Clair-de-Lune à l'ONU, Ban Ki-moon. À force, vous n'avez plus rien d'intéressant à vous dire.
C'est plus comme du temps de Mitterrand et de Kohl, quand tonton arrosait Helmut avec la caisse noire d'Elf, et que l'euro n'existait pas. Eux, au moins, ils pouvaient discuter de la convertibilité du franc et du mark. Genre, aujourd'hui je te le fais à 2,75, moins mes frais de change et ma commission. Leurs serrements de mains c'était que des poignées de billets, madame Lulu. Et ils ne laissaient pas passer une occasion de se prendre par la paluche. Au risque que le monde croit que la France et l'Allemagne étaient réellement réconciliées.
Tous ces types sont potomanes : ils aiment le liquide. Et le liquide, c'est le cheval de Troie de la politique. Leur talent d'Achille comme on disait dans l'antiquité. Si on savait tout ce qui se passe, madame Lulu, on resterait chez soi au lieu d'aller voter.
En attendant, si vous voulez Brégançon pour Pâques, ne tardez pas à me le dire. J'ai madame Royal dessus, mais c'est pas confirmé. De toute façon, elle ne louera que quelques jours, c'est juste pour faire un essai et pour prendre les mesures pour les rideaux. Elle hésite encore un peu, vu qu'elle est aussi invitée chez les Gbagbo et qu'elle veut pas leur faire de peine. Pour se décider, elle attend de savoir si les Dumas-Vergés seront encore là. Elle a peur que les odeurs de cabinet dérangent les petits.
Il joue la montre, Gbagbo, qu'ils disent maintenant les journalistes, mais je crois qu'à l'imprimerie ils ont dû faire une erreur de typographie : il joue le monstre, oui ! Et même qu'il se contente pas de jouer : il est un monstre, Gbagbokassa !
Et moi, si j'étais Ségolène, je prendrai pas des gants pour le lui dire. Mais, vous avez vu : il faut pas s'ingérer ! Alors j'y demanderais, à la Bourriche d'Huitres, si elle s'ingérait pas quand elle est allée soutenir la candidature de la mère Bachelet au Chili. Voyez bien qu'y a deux poids et deux mesures chez les socialistes. Ils doivent nous prendre pour des communistes qui savent plus s'ils se tournent vers la Le Pen ou vers le facteur.
À propos de mesures, ça me fait repenser aux rideaux de Brégançon : dîtes, madame Lulu, des fois que Chirac il se serait épongé le sumo mouillé avec celui de la chambre, avant de passer nu sur la terrasse ! J'espère quand-même que quelqu'un aura eu l'idée de le donner au pressing, même si plus personne y va plus. Qu'on va pas y mettre encore une casserole genre Levinsky sur le dos, au Jacquot !
C'est ça, voyez-vous, le problème des locations saisonnières. Vous donnez un appartement bien propre à une personnalité et vous vous retrouvez avec un mec qui s'essuie le poteau aux tentures après avoir pissé.
Poteau-man qu'ils sont, nos hommes politiques ! Comme je vous disais.
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