Au club de relaxation, on débat de tout et de rien. De tout quand on discute métaphysique - ou métachimie, selon la semaine - et de rien quand on parle des hommes, vu qu'étant censément tous pareils, on en revient toujours à la même chose : comment éliminer les féculents de leur alimentation quotidienne.
Nous aspirons toutes, et c'est normal, à des réveils magiques, que seules parfumeraient la brise indicible de l'aube entrant par la fenêtre, et la fragrance anglo-saxone terriblement raffinée du bol de thé à l'érable que le nôtre, de mec, aurait fait infuser. En allant péter dans la cuisine, évidemment.
Mais ce matin, quand Boniface a lancé qu'elle s'enverrait bien un diplomate - et pas seulement de la pâtisserie, qu'elle a précisé - nous avons toutes su que l'heure était venue de tordre le cou à tous les préjugés étrangement snobs qui font de nous des femmes bêtement et inutilement fidèles.
On l'a compris dès qu'elle nous a flanqué la photo de Boris Boillon, sous le nez : c'est lui ! qu'elle a défailli dans un spasme lascif ... un spasme lascif qui redonnait soudain de la crédibilité aux rondeurs que ses six allaitements successifs ont quand même considérablement gommées. Comme me le répète d'ailleurs sans arrêt Ambiciòn, chaque fois que nous faisons seins nus à la piscine : ta coupina, il a lou nichon tristé commé los ojos d'Enrico Macias.
Et c'est vrai que le Boillon, c'est pas Bayrou ni Raffarin ! Même Zineb Ben-Foutuh l'a remarqué. Un peu jalouse, quand-même, vu qu'elle a fait observer que c'est en Tunisie et jamais à Alger que la France envoie ses plus beaux spécimens : Mitterrand, Delanoë, Alliot-Marie, qu'elle a cru bon de préciser, des fois qu'on aurait pas pigé qu'elle s'exprimait en sex-symbole.
Parce que ça, en effet, qu'elle a enchaîné, madame Du Spaa, notre conseillère générale en relaxation, en pointant le maillot du type, c'est de la valise diplomatique ou je m'y connais pas ! À l'italienne, qu'elle a insisté, comme si qu'on aurait pas compris l'allusion que dix plomates ça vaut au moins six frédis et même plus.
Dîtes, qu'elle s'est tournée à ce moment là, Ambiciòn : bouss boudrez tout dé mêma pass qu'on y metta la bourka à bostré embajador, pour una fois que c'est oun plo mate qu'il pourrait faire la coubertoura de Têtou, non !
Et j'ai trouvé qu'Ambiciòn, pour une fois, ne manquait d'à-propos : des fois que plo mate, évidemment, ne serait jamais que le masculin de play mate ...
Et plus encore, quand elle a conclu : bouss, les gaulois, bouss abais touyours été oun peu olé-olé, pas brai ? Sourtout quand bouss abez appélé bostre ministére le Gay d'Orsay ! Eh, bien, maintenant, s'ils se mettent tous nous, les réprésentantes de bostra républica, bouss pourrez faire aussi lou calendrier du Staff Français !
Fastoche, j'ai tout de suite pensé : mon grand-père ne disait-il pas, en effet, que la diplomatie ne travaille jamais qu'en dessous ... son excellence, Boris, ne pouvait pas mieux nous en convaincre, pas vrai ?
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