mardi 22 février 2011

L'ANNÉE DU MECZIGUE EN FRANCE

Bonjour à tous ! Vous aurez le scoop : c'est au Meczigue que j'ai finalement passé mes vacances, sauf que je vous écris de la prison de Ciudad Nadine Morano où je suis détenue.
Il faut que je l'avoue : j'avais planté mon Georges pour quelques jours (un congés marital, qu'ils appellent, les prud'hommes) et j'étais partie à l'aventure, sans jamais imaginer que j'allais rencontrer Bitonio Menchù, le cousin de Rigoberta, la naine savante guatemaltchèque qui fait se poiler Jacques Chirac. Et lui seul. Mais qu'était pas invitée au mariage de Claude, vu qu'elle aurait fait pas bien, entre cousine Line et la grande soeur de monsieur Baroin qui sont normales, elles.
Bitonio, c'est un drôle d'astchèque. Il tire sur tout ce qui bouge. À balles réelles. Et quand ce n'est pas bon pour l'Organisation, la sienne, il enlève le monde et il leur chauffe un peu les orteils pour obtenir la combinaison du coffre ou, pire, le code de la tarjeta azul qu'ils appellent là-bas. Au Meczigue.
Mais, voilà, Bitonio est beau. Gominé. Titi et gominé, je ne sais pas si vous voyez. J'étais probablement en demande. Ou en réponse, allez savoir. Il faisait chaud. Les perroquets chantaient au loin dans les pégoumas à baies rouges de la mangrove, et je portais mon short bleu pâle avec mes copies Louboutin. Et un petit haut de rien du tout que la sueur collait à ma peau, vu que je venais d'escalader la pire pyramide de ma vie : Teotihuacan ! Six étages dans le Marais. Sans ascenseur. Avec le full marché de chez Hédiard à remonter : les pastilles pour lave-vaisselle au caviar moussant et le bidon de lessive parfumée à l'orchidée glabre des jardins suspendus de Sumatra.
Quoiqu'il en soit, un seul de ses regards, au Bitonio, et vlan, te me voilà embarquée dans son 4X4 aux vitres fumées, genre Cadillac, mais en plus climatisé. Tu prends le volant, tu fermes ta gueule et tu fonces dès que tu vois apparaître la guardia civil, qu'il m'a dicho en mecziguain.
Mais j'y ai ajouté, à l'inspecteur Hortefuego qui m'a passé les menottes le surlendemain : je vous jure, votre excellence, que j'ai pas touché à rien d'autre. Ni au bec Bunsen qu'il brûle les doigts des peones ni au crochet de carniceria qu'il arrache au passage le sac à main des vieilles, monsieur Bitonio. Et j'y ai envoyé que d'abord, je le connaissais pas à ce type. Sauf que ça l'a pas troublé au pandore, vu qu'il m'a répondu que ça faisait 48h qu'il nous filait et que j'avais pas le droit de dire que je connaissais pas le putassier qui m'avait chopada à sept reprises en deux jours contre la calandre del coche grande ! Sans compter la mamé qu'on avait estropillée, quand le crochet y a prélevé une livre et demi de bavette au passage. Sans échalotes. Mais c'est vrai que je conduisais trop vite : le manque d'entraînement ...
Bref, je suis été condamnée à 60 ans de prison, et je vous jure que j'ai pas l'intention d'y rester !
Alors, primo, vous allez me brancher deux-trois journalistes teigneux sur l'affaire : des qui sont pas doués pour parler d'autre chose ou qui en ont marre d'attendre que DSK se prononce. Et puis, surtout, surtout, vous prenez rendez-vous avec le président pour ma famille. Même cocu, mon Buch se mettra propre.Y a une cellule spécialisée au Palais. C'est marqué ''Accueil et réconfort aux personnes victimes d'avoir fait des victimes''. Vous pouvez y aller, c'est présomption d'innocence tout compris. Dans deux jours, je veux voir ma photo avec celle de Ghesquière et de Taponnier.
Compris, mes enfants, vous allez pas me laisser croupir tout ce temps dans une prison mecziguaine. Parce que les empanadas, j'ai jamais pu supporter ça. Et puis, vous savez, les avocats mecziguains, ils sont juste comestibles ...
Avec un peu de chance, je vous ferai même faire l'économie de l'année du Meczigue en France. Et vous allez voir si on me décorera pas pour avoir contribué au rétablissement des comptes de la nation !

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